Souvenir de mes 20 ans (c’est de l’ironie)

Je viens de tomber sur un article du site « 20 minutes» :

https://www.20minutes.fr/societe/2225063-20180221-caissiere-racontez-pires-comportements-clients

Alors j’ai pensé que je pourrais partager dans mon blog ce que j’ai partagé avec le site d’info « 20 minutes »….

Dans mon «jeune temps», j’étais caissière dans un casino, concrètement aux machines à sous. J’ai tenu le coup en souffrant mentalement 10 ans par peur de rester sans emploi.

Je ne me décidais pas à démissionner, malgré les horaires complètement décousus qui m’usaient la santé, le chef qui à l’époque où nous n’avions pas de convention collective nous donnait un jour de repos hebdomadaire (par exemple: lundi de repos semaine 1 et dimanche de repos semaine 2, ce qui te faisait passer un total de 12 jours sans congé)…

Mais au-delà du despotisme de mon chef, de travailler jour, nuit, dimanche et jours fériés pour un smic (si si, je pourrais vous montrer mes fiches de paie sans problème) ce qui me faisait le plus mal, c’était les insultes (s—-e, p—e, voleuse, garce, fille de p—e), les gens qui arrivaient la nuit, le jour, le 25 décembre, le 31 décembre, le 1er janvier, à l’ouverture, à la fermeture, enfin quelle que soit l’heure, et qui te balançaient leurs billets sans ni bonjour, ni regard, ni au revoir et encore moins merci…

Exemple : un type jouait aux machines à 10 francs et il perdait (même quand ils gagnent, de toutes façons, ils rejouent tout).

Le type se plante devant ma caisse, prend un billet de 500 francs (chers « Pascal ») en fait une petite boulette, et la jette sur la banque de façon à ce qu’elle tombe par terre, mais de mon côté de la caisse.

Ce jour-là, je me suis demandé quoi faire, comment réagir…

Et j’ai opté pour, je crois, la meilleure solution : faire comme si je n’avais pas vu la boulette, et lui demander ce qu’il voulait.

Quand il a vu ça,

Le type me dit : « je t’ai donné 500 balles »

Moi : ah oui ???

Le type : « C’est tombé derrière »

Moi, en me penchant au sol et en récupérant la boulette de 500 francs : « ahhh ça ?!?!? »

Lui : « ouais »

Du coup, moi, sans dire un mot, j’opte pour rendre à la boulette sa forme de billet de 500, en prenant tout le temps nécessaire et plus encore.

Après un certain nombre de longues minutes (interminables pour lui), le billet repris sa forme (casi) originelle, et le client s’en fut remplir « sa » machine avec ses jetons de 10 francs…

Des histoires comme ça j’en ai un wagon, que dis-je un wagon ?! Un train, carrément…

Évidemment, tout le monde ne vis pas ce type d’agressions quotidiennes de la même manière. La plupart de mes collègues ne s’en formalisaient pas… « Ça rentrait par une oreille, et ça ressortait par l’autre », comme on dit souvent.

Pour moi en revanche, ce manque de respect dont nous étions l’objet était une souffrance mentale constante… Cela dit, j’ai bien changé, et il est possible que ces 10 années m’aient forgé le caractère….